La Foi Bahá’ie en Europe

La Foi Bahá’ie en Europe

C’est depuis plus de 100 ans, plus précisément depuis 1897, que la Communauté bahá’íe existe en Europe. À cette époque-là, une communauté bahá’íe jeune et dynamique, et surtout très diversifiée, a vu le jour à Paris, dans cette métropole du continent à la fin du 19e siècle. Les adeptes de cette nouvelle foi à Paris étaient français, américains, anglais et persans. A contre-courant du « Zeitgeist »  de cette époque et s’opposant à cette tendance nationaliste, ils étaient bien conscients de leur importance en tant que communauté-noyau d’une foi qui avait comme objectif la reconnaissance et en fin de compte la réalisation de l’unité de l’Humanité entière.

Du fait de ses enseignements d’une histoire des religions dynamique et progressive, qui considère toutes les religions révélées comme des étapes successives d’une seule et même foi en Dieu et qui proclame l’égalité de tous les hommes, le fondateur de la Foi bahá’íe, Bahá’u’lláh, avait été banni en Terre Sainte et y était décédé en 1892. C’est en 1894, que les premiers croyants de l’Ouest, plus précisément venant des Etats-Unis, acceptèrent cette jeune Foi.

En haut: ‘Abdu’l-Bahá mit Freunden bei der Villa Wagenburg am 6. April 1913. A droite: ‘Abdu’l-Bahá (premier rang au milieu) en visite en Allemagne en 1913 aves des bahais et des invités. A gauche: ‘Abdu’l-Bahá in Paris, photographed under the Eiffel Tower in 1912. Shown with Him is a small entourage of Persians and a handful of European Bahá’ís.
 

«Quand germe une pensée de guerre, opposez-lui une plus forte pensée de paix. Une pensée de haine doit être neutralisée par une plus puissante pensée d’amour.»

—’Abdu’l-Bahá

Peu après, des communautés bahá’íes virent le jour également dans d’autres pays d’Europe, comme les Iles britanniques et l’Allemagne. Elles se trouvaient, d’un côté, soutenues par l’approbation enthousiaste d’un grand nombre d’européens qui, à l’instar de ces croyants, se considéraient comme les citoyens d’une seule patrie qui était la terre entière, mais de l’autre côté, compte tenu du nationalisme croissant et de la militarisation de l’Europe du début du vingtième siècle, la fermeté de la foi et la force de conviction, la vision et la persévérance de ces bahá’ís de la première heure est d’un courage admirable.

En Allemagne où des communautés locales florissantes s’étaient établies dans nombre de villes, la Foi fut interdite par le gouvernement national-socialiste et beaucoup de ses adhérents furent arrêtés. Une communauté religieuse qui ne se contente pas d’inscrire dans ses principes les idées d’égalité de tous les membres de la communauté humaine, mais qui les transforme en pratique vécue en son sein, contrastait trop avec les théories absurdes de la supériorité raciale qui prévalaient alors.

C’est la raison pour laquelle de nombreux pays en Europe n’ont pas connu la Foi de Bahá’u’lláh pendant les deux guerres mondiales. La fin de la deuxième guerre mondiale fut finalement l’occasion pour les bahá’ís de montrer la nécessité de mettre en pratique, avec leurs concitoyens, les principes de leur Foi. Au contact de cette vision, tous les pays en Europe se sont peu à peu ouverts à la Foi. L’année 1947 restera à jamais ancrée dans l’histoire de la Foi bahá’íe comme l’année où la Foi s’est répandue sur le continent entier, y compris au Grand-duché du Luxembourg.