
De hauts responsables de l’ONU affirment que les violations des droits de l’homme en Iran se poursuivent sans répit
GENÈVE, publié le 13 mars 2015
\n\n
\n
PARIS, publié le 17 mars 2015 – Selon deux hauts responsables des Nations unies, les membres des groupes minoritaires, y compris les bahá’ís, continuent à faire face à la persécution et à la discrimination en Iran malgré les promesses contraires du gouvernement.
\n\n
- \n\n\n
Ahmed Shaheed (à gauche), le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Iran, et le secrétaire général Ban Ki-moon (à droite). Photos ONU/Jean-Marc Ferre et Marco Castro
Dans leurs rapports au Conseil des droits de l’homme, Ahmed Shaheed, le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Iran, et Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies, ont également exprimé leur préoccupation au sujet du nombre toujours élevé d’exécutions en Iran, de l’emprisonnement de journalistes et de militants des droits de l’homme, du manque de liberté d’expression, ainsi que de la discrimination envers les femmes.
\n
Ces rapports ont été publiés à la veille de la session de cette semaine sur la réponse de l’Iran à l’Examen périodique universel du Conseil de 2014 (EPU). En octobre 2014, suite à l’examen par le Conseil de la situation des droits de l’homme en Iran, les gouvernements du monde entier avaient fait 291 recommandations au gouvernement iranien concernant les mesures qu’il pourrait prendre pour améliorer ses violations des droits de l’homme. Lors d’une séance prévue pour ce jeudi 19 mars, le gouvernement iranien indiquera lesquelles de ces recommandations il envisage d’accepter.
\n
Dans un rapport publié le 12 mars, M. Shaheed exprime une préoccupation particulière au sujet des violations généralisées des droits de l’homme qui se poursuivent sans répit malgré les nombreuses promesses de l’Iran de prendre des mesures pour y mettre fin ou pour les améliorer, promesses formulées au cours de la session 2010 de l’EPU du pays.
\n
« Le rapporteur spécial reconnaît un certain nombre d’efforts du gouvernement pour mettre en œuvre les engagements de l’EPU 2010, mais regrette que la majorité d’entre eux soient restés lettre morte en 2014 et que les causes sous-jacentes des violations, mises en évidence lors de l’EPU ainsi que dans son rapport de 2011 et également dans ses rapports semestriels de 2012, 2013 et 2014, soient restées sans réponse », a déclaré M. Shaheed.
\n
Somme toute, a-t-il ajouté, le fait que d’autres gouvernements aient formulé 291 recommandations à l’Iran en octobre 2014 reflète cette réalité, à savoir que les droits de l’homme ne sont pas en amélioration.
\n
M. Shaheed a, par exemple, précisé que les violations contre la communauté bahá’íe d’Iran restent inchangées.
\n
« Malgré les déclarations de hauts fonctionnaires disant que les bahá’ís jouissent des droits de citoyenneté, ceux-ci continuent à être victimes de discrimination, d’arrestation et de détention arbitraire liées à leur religion », a continué M. Shaheed.
\n
« Entre septembre et décembre 2014, les forces de sécurité dans les villes d’Ispahan, Téhéran, Chiraz, Hamadan, Karaj et Semnan auraient arrêté au moins 24 bahá’ís, portant à 100 le nombre total des bahá’ís en détention. »
\n
M. Ban, dans son rapport publié le 3 mars, a également exprimé son inquiétude concernant la persécution permanente des bahá’ís par l’Iran.
\n
« Les membres des groupes de minorités ethniques et religieuses continuent à faire face à la persécution, y compris l’arrestation et l’emprisonnement, le déni de perspectives économiques, l’expulsion des établissements d’enseignement, la privation du droit au travail, ainsi que la fermeture des entreprises et la destruction de sites religieux, tels que les cimetières et les lieux de prière », a déclaré M. Ban.
\n
Ces deux hauts responsables ont également exprimé leur inquiétude au sujet du maintien en détention et du harcèlement de journalistes, de défenseurs des droits de l’homme et de militants des droits des femmes.
\n
« La répression continue des professionnels des médias, les restrictions omniprésentes de la liberté d’opinion et d’expression, y compris la fermeture de journaux et de magazines, et la surveillance permanente, le filtrage et le blocage des sites web qui apportent des nouvelles et des analyses politiques soulèvent une grande inquiétude », a déclaré M. Ban.
\n
Diane Ala’i, la représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations unies à Genève, s’est réjouie de ces deux rapports. Elle a exhorté les gouvernements à voter en faveur de la prolongation de la surveillance internationale de la situation des droits de l’homme en Iran lorsque la résolution de renouveler le mandat du rapporteur spécial sera présentée devant le Conseil, ce mois-ci.
\n
« ‘Ainsi que le secrétaire général et Ahmed Shaheed l’ont tous les deux clairement indiqué, l’Iran continue de violer les droits de l’homme de son peuple à tous les niveaux de la société, que vous soyez une femme, un journaliste, un avocat ou une minorité religieuse ou ethnique – ou simplement un citoyen moyen », a déclaré Mme Ala’i.
\n
« L’Iran a longtemps promis de respecter les droits de l’homme de ses citoyens, mais il demeure évident que ces promesses sont creuses et que la seule protection pour les Iraniens provient de la surveillance continue et des expressions de préoccupation de la communauté internationale », a-t-elle conclu.
\n\n
\n
Documents joints
\n
- \n
- \n
- \n
\n
\n
\n